Meurtre à Montpellier

1. Le téléphone de service du commandant Pierre Lemaire sonne. Une opératrice du central du commissariat parle vite et distinctement : “Une femme signale la mort de son mari.” “Adresse : rue Foch, Montpellier.” Des équipages sont déjà sur place et demandent la brigade criminelle. Le commandant Pierre Lemaire est en route.

2. Pierre arrive, carnet en main. Deux agents l’attendent au portail. “L’épouse a appelé le 17 à 21 h 03,” rapportent-ils. “Nous avons bouclé les pièces et le jardin.” Ils le conduisent à un bureau aux hautes fenêtres. L’air sent les fleurs et la cire. Le sol luit sous la lampe.

3. Sur le tapis gît un homme, la poitrine et le visage couverts par un drap. Un agent soulève le tissu juste assez pour Lemaire : une seule plaie par balle, nette. Aucune trace de lutte. La fenêtre sur le jardin est ouverte. Des gouttes de pluie scintillent sur l’appui.

4. Pierre regarde une petite table près du canapé : deux verres propres sont posés côte à côte. L’un contient encore du vin rouge sombre. Une bouteille de Châteauneuf‑du‑Pape est à moitié vide. Il prend des photos et note l’heure. Il marque la fenêtre et les verres. Il note aussi une empreinte légère sur la pierre mouillée.

5. Pierre rencontre la veuve dans un salon clair. Elle porte une robe noire et un collier de perles. Ses yeux sont rougis par les larmes, mais sa voix est stable. “Je m’appelle Élise Martin,” dit‑elle. “Mon mari, c’est Antoine.” “Je l’ai trouvé en rentrant.” Elle regarde ses mains.

6. “Nous ferons la lumière,” dit Pierre. “Où étiez‑vous ce soir, avant de rentrer ?” “J’avais un cours de yoga,” répond‑elle. “Il commence à dix‑neuf heures et finit à vingt et une heures.” “Je suis rentrée et j’ai appelé le 17.” “Antoine était seul quand je suis partie.” “Tout le monde l’aimait, ajoute‑t‑elle.

7. Pierre la remercie et s’entretient avec l’employée de maison. Elle dit être partie à dix‑huit heures trente, qu’Antoine était alors dans le bureau, et qu’une livraison est arrivée à dix‑huit heures — du vin d’une cave réputée. “Le carton avait une étiquette rouge et or,” ajoute‑t‑elle. Ses mains tremblent en parlant.

1 2 3 4 »

Terug naar alle Franse A1 verhalen. Terug naar Meurtre à Montpellier overzichtspagina

Adrien

Marie

Francois Louis

Victoire